MONET - MITCHELL
DIALOGUE ET RETROSPECTIVE
Du 5 octobre 2022 au 27 février 2023
L’exposition « Monet - Mitchell » constitue l’événement de l’automne 2022 à la Fondation Louis Vuitton.
Pour la première fois, l’exposition « Monet - Mitchell » met en scène un dialogue sensible entre les oeuvres de deux artistes exceptionnels, Claude Monet (1840-1926) avec les Nymphéas et
Joan Mitchell (1925-1992), qui marquèrent de leur empreinte non seulement leur temps mais des générations de peintres.
L’exposition « Monet - Mitchell » est complétée d’une rétrospective sur Joan Mitchell qui permettra la découverte de son oeuvre par le public français et européen. « Monet - Mitchell » et la « Rétrospective Joan Mitchell » donnent à voir leurs sensations singulières face au paysage et à la nature, exprimées dans des formats souvent immersifs.
Le dernier Monet, celui des Nymphéas, restitue à l’atelier désormais, la persistance visuelle de motifs longuement observés devant les nymphéas de Giverny ; Joan Mitchell qui s’installe définitivement à Vétheuil en 1968, explore ses feelings - perceptions vives par-delà l’espace et le temps - à travers le filtre de ses mémoires croisées.
DIALOGUE MONET - MITCHELL
Galerie 4 à Galerie 11
Cet automne 2022, la Fondation Louis Vuitton, a le privilège d’annoncer le partenariat avec le Musée Marmottan Monet pour l’exposition « Monet - Mitchell », consacrée au dialogue entre la dernière période de Claude Monet (1914-1926), les Nymphéas, et l’oeuvre de l’artiste américaine Joan Mitchell. Unique par son ampleur et sa force poétique, l’exposition « Monet - Mitchell » est présentée à la Fondation Louis Vuitton du 5 octobre 2022 au 27 février 2023 dans sept galeries, du rez-de-chaussée à tous les niveaux supérieurs, en écho à une rétrospective, permettant de découvrir l’oeuvre de Joan Mitchell, présentée, quant à elle, en rez-de-bassin, dans la partie basse du bâtiment de Frank Gehry.
Les Nymphéas de Claude Monet trouvent une consécration dès les années 1950 aux États-Unis, où ils sont perçus comme précurseurs de l’abstraction par les peintres de l’Expressionnisme abstrait. Après André Masson, Clément Greenberg, le célèbre critique américain, prend position pour ,défendre leur modernité : « Le principe que [Monet] a finalement trouvé (…) est plus large : il ne
résidait pas dans la nature comme il pensait, mais dans l’essence même de l’art, dans sa faculté d’« abstraction ». Dans ce contexte du « Monet Revival », Mitchell participe en 1957 et 1958 à des
expositions consacrées à la notion d’ « impressionnisme abstrait », terme inventé par son amie Elaine de Kooning. Le rapprochement des deux artistes est affermi par l’installation de Joan Mitchell en 1968, à Vétheuil, dans une propriété, proche de celle où vécut Monet de 1878 à 1881. L’artiste a toutefois revendiqué une totale indépendance artistique.
Face au paysage et à la nature, son jardin pour Monet, les bords de Seine pour Mitchell, Monet et Mitchell développent une démarche picturale qu’ils définissent en termes analogues, faisant référence, à la sensation pour Monet et aux feelings pour Mitchell. Les deux artistes partagent une sensibilité aiguë à la lumière et aux couleurs dont le jeu constitue le fondement de leur art. Mitchell, cherche leur association dans sa mémoire, sans cesse sollicitée ; l’évolution tardive de Monet se caractérise par l’abandon du contour des formes au profit de la couleur à travers la captation d’une lumière fugitive, Monet et Mitchell exprimant un rapport fusionnel et lyrique au paysage.
À travers soixante-dix oeuvres emblématiques des deux artistes, l’exposition offre au public un parcours scandé par des correspondances visuelles et thématiques. Trente-cinq oeuvres de Claude Monet, notamment vingt-cinq toiles appartenant au Musée Marmottan Monet offrent une sélection des Nymphéas. Rarement désencadrées, ces oeuvres dialoguent avec trente-cinq oeuvres - vingt-cinq peintures et dix pastels - de Joan Mitchell.
La présentation de deux ensembles exceptionnels constitue un événement artistique :
• Le triptyque de L’Agapanthe (env. 1915-1926) de Claude Monet, Grande Décoration de près de treize mètres, conservé dans trois musées américains (Cleveland Museum of Art, Saint Louis Art
Museum et le Nelson-Atkins Museum of Art à Kansas City), est exposé dans son intégralité pour la première fois depuis 1956 à Paris. Ce triptyque sur lequel Monet travaille pendant près de 10
ans et qu’il considère comme « l’une de ses quatre meilleures séries », a joué un rôle décisif dans la reconnaissance du peintre aux États-Unis.
• La Grande Vallée de Joan Mitchell : un choix de dix tableaux de ce cycle (1983-84) est exceptionnellement rassemblé, quelques décennies après son exposition parcellaire à la galerie
Jean Fournier, en 1984. L’un des ensembles les plus important de sa carrière, il se caractérise par une exaltation de la couleur qui se déploie sur toute la toile, créant un sentiment de vibration et d’allégresse picturale. La Grande Vallée XIV (For a Little While) [pour un petit moment], seul triptyque, d’un rythme différent, provoque un sentiment d’infini où le regard se perd.
Le passage visionnaire au grand format de Monet trouve ainsi un écho dans l’oeuvre monumentale de Joan Mitchell. Le travail de celle-ci offre, à son tour, une lecture contemporaine des Nymphéas de Monet (1914-1926) dans les espaces conçus par Frank Gehry.
DIALOGUE MONET - MITCHELL
Commissaire générale de l’exposition : Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Paris
Co-commissaires
Marianne Mathieu, directrice scientifique du Musée Marmottan Monet,
Angeline Scherf, conservatrice à la Fondation Louis Vuitton
assistée de Cordélia de Brosses, chargée de recherches
et Claudia Buizza, assistante de conservation
RÉTROSPECTIVE JOAN MITCHELL
Galerie 1 et Galerie 2
Afin de faire découvrir et mieux connaître l’oeuvre de Joan Mitchell par le grand public, en écho à l’exposition. « Monet - Mitchell », la Fondation Louis Vuitton présente, en collaboration avec le
San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA) et le Baltimore Museum of Art (BMA), la plus importante rétrospective de Joan Mitchell en Europe depuis près de trente ans.
Présentée dans les deux galeries du rez-de-bassin, elle réunit une cinquantaine d’oeuvres sur 1000 m2, proposant une nouvelle version de l’exposition présentée aux Etats-Unis ces derniers mois avec des prêts spécifiques - entre autres du Centre Pompidou et du Musée du Monastère royal de Brou - que complètent une dizaine d’oeuvres de la Collection de la Fondation Louis Vuitton.
Si dans la première moitié des années 1950, Joan Mitchell prend part à la scène américaine marquée par l’Expressionisme abstrait, l’exposition démontre la singularité de sa peinture, caractérisée par l’intensité de sa palette, sa recherche toujours reconsidérée de la couleur et de la lumière et son rapport intime aux paysages : « I carry my landscapes around with me » [ Je porte mes paysages avec moi]. Nourri de souvenirs magnifiés par l’exercice de la peinture et de sentiments amplifiés par sa connaissance des grands maîtres modernes (Van Gogh, Cézanne, Matisse, Monet…), l’art de Mitchell trouve aussi ses sources et ses équivalences dans la musique et la poésie, comme le soulignent plusieurs documents présentés ici.
La rétrospective s’attache à la vie et à l’oeuvre d’une artiste désormais considérée comme l’une des voix les plus vives de la peinture dans la seconde moitié du XXe siècle. Suzanne Pagé, commissaire générale de l’exposition - qui organisa en 1982 la première exposition de l’artiste dans un musée français - note que sa peinture est la « quintessence de l’abstraction sur un mode totalement singulier par son paradoxe même, ma peinture est abstraite, disait l’artiste, mais c’est aussi un paysage ».
Figure de la scène new-yorkaise dès le début des années 1950, Joan Mitchell dialogue avec Franz Kline, Willem de Kooning... Elle développe une oeuvre gestuelle, vibrante, mais déjà marquée par son rapport privilégié avec la peinture européenne du tournant des XIXe et XXe siècles et sa sensibilité toute particulière à la poésie.
L’exposition se développe au fil des grands cycles réalisés dans son pays de naissance, puis dans sa ville d’accueil, Paris. Elle s’y installe définitivement en 1959, avant de trouver, en 1968, dans sa maison de Vétheuil le lieu à l’unisson de son oeuvre. D’abord célébrée par une peinture solaire, incandescente, Vétheuil devient synonyme de ses grands polyptyques des années 1970, tel Chasse interdite (1973) appartenant au Centre Pompidou puis des années 1980, à la mesure de No Birds [Pas d’oiseaux] (1987-1988) hommage à Van Gogh ou South [Sud] (1989), sa version de la Sainte Victoire de Cézanne, chef-d’oeuvre de la Collection de la Fondation Louis Vuitton.
RÉTROSPECTIVE JOAN MITCHELL
Commissariat général : Suzanne Pagé, Directrice artistique de la Fondation Louis Vuitton, Paris
Co-commissaires
Sarah Roberts, Andrew W. Mellon Foundation Curator et responsable des peintures et sculptures au SFMOMA
Katy Siegel, Research director of special program initiatives au SFMOMA et Eugene V. and Clare E. Thaw Endowed Chair in Modern American Art et Distinguished Professor à Stony Brook University, New York
Commissaire associé pour la présentation à Paris
Olivier Michelon, conservateur à la Fondation Louis Vuitton
assisté de Capucine Poncet